En conférence de presse ce vendredi 10 mai, à la maison commune des journalistes sise à la minière, le coordinateur national des forces sociales de Guinée s’est montré assez tranchant sur le manque de volonté du CNRD de ne pas présenter les indices sur la nouvelle constitution qui conduira le pays vers un éventuel retour à l’ordre constitutionnel.
Pour cet acteur de la société civile guinéenne, le CNRD lui-même est perdu dans son propre jeu. ‘’Au cours de la transition, qu’est-ce qui est fait ? Qu’est-ce qui n’est pas fait ou qu’est-ce qui reste à faire ? Généralement, nous sommes des acteurs de développement ; toute démarche, tout projet ou même toute activité qui n’est pas planifiée dans le temps avec les responsabilités en termes d’acteurs, les ressources affectées aux actions ou aux chantiers, si vous n’avez pas ça, il est pratiquement impossible de faire une évaluation objective’’, a-t-il souligné.
Avant de poursuivre : ‘’C’est la raison pour laquelle, lorsque vous avez une gouvernance qui n’est pas capable d’aider la population ou de s’aider elle-même à comprendre quel est le chemin qu’elle emprunte et avec quels moyens, en compagnie de qui, même dans les temps anciens, ça ne se faisait pas. Mais même le fameux accord dynamique, la CEDEAO a aidé, peut-être a balisé le chemin, mais une gouvernance responsable aurait mis chaque chantier dans le temps avec les ressources nécessaires en termes de ressources humaines, financières et matérielles pour sortir de là’’, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il n’a pas mâché ses mots pour répondre au PM qui a déclaré lors de sa conférence de presse tenue le même jour, que ‘’l’élection n’est pas une simple passation du pouvoir d’une main à une autre, mais nous sommes en train de travailler pour vivre ensemble’’.
‘’Un discours politique, d’un homme politique, qui est conscient, qui est face à une population guidée par l’émotion qui a peu de raison ; donc, vous ne sentirez aucune lisibilité, vous ne comprendrez absolument rien de ce qui est en train de se faire. Si 32 mois déjà, vous-même, vous ne parvenez pas à dire où vous voulez aller ? Comment allez-vous ? Avec quelles ressources, dans quel temps ? C’est le même discours jusqu’à présent, cela devient inquiétant et cela doit interpeller la responsabilité de tous’’, a-t-il recadré.
Plus loin, il s’est également interrogé sur la gouvernance actuelle. ‘’À ce jour, même la gouvernance actuelle ne peut pas vous dire ce qui est fait, ce qui reste à faire ou où ils veulent aller. Pour nous, ils sont bloqués dans leur propre prison. Combien de fois nous a-t-on annoncé la nouvelle constitution ? Si on l’annonce, c’est que c’est prêt. Et au moment où je vous parle, il y a un atelier qui se tient à Kindia pour débattre de comment nous allons intégrer la question des femmes et des jeunes, comment nous allons prendre en compte la question des droits de l’homme dans la constitution’’, déplore Abdoul Sacko.
Face à toutes ces situations déplorables et bloquées sans issue, Abdoul Sacko pense que le CNRD a la phobie de l’après transition, parce que ses éléments dit-il, se reprochent de quelque chose.
‘’Donc, cela veut dire que pendant tout ce temps, on nous déclarait que quelque chose est prête, alors que c’était du folklore, c’était du théâtre. Sinon, comment au moment où la première mouture est prête, (allusion faite à la constitution), vous, c’est à ce moment que vous réfléchissez à comprendre les questions des droits de l’Homme ? Une fois encore, nos compatriotes sont bloqués, ils ne savent pas quoi faire, ils ont la phobie de l’après transition, parce qu’ils se reprochent de quelque chose que nous ne connaissons pas’’, a tancé le coordinateur national des forces sociales de Guinée.
Gnama KABA, pour Lerevelateur224.com.
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