Alerte/Boffa: de nouveaux cas d’éruption cutanée signalés parmi les pêcheurs de Koukoudé

La pollution des eaux de mer par des sociétés minières en Guinée continue de créer des effets néfastes chez les pêcheurs. Aujourd’hui, de nouveaux cas d’éruptions cutanées viennent d’être enregistrés chez les pêcheurs dans le port de pêche artisanale de Koukoudé, situé dans la commune rurale de Doupourou à 60 kilomètres du centre-ville de Boffa, causant des brûlures sur certaines parties du corps. (Photo d’archives)

Interrogé sur place, l’une des victimes qui a préféré garder l’anonymat a déclaré : « c’était hier que nous sommes partis en mer, nous avons mis nos filets. Après quelques heures, nous les avons ramassés et quand nous sommes rentrés, j’ai commencé à ressentir des échauffements et des brûlures au niveau de mon corps, surtout au niveau de mon bas ventre et de mes mains. Puis nous avons remarqué des tâches sur les corps de mes amis. J’ai eu peur d’être stigmatisé. Donc, je suis resté à la maison. Mais, je vais chaque fois au centre de santé pour suivre mon traitement. »

Selon le directeur préfectoral de la santé de Boffa, trois pêcheurs artisans ont été victimes d’éruptions cutanées suite au déversement de produits chimiques en mer et sont actuellement admis au centre de santé de Khoundindé.

« Quand nous avons appris cette nouvelle, nous nous sommes aussitôt dépêchés pour aller voir les victimes au centre de santé de Koukoudé. De là, nous avons pu identifier deux victimes. Puis nous avons demandé comment elles recevaient leurs traitements. Les deux autres victimes qui étaient chez elles sont venues d’elles-mêmes pour éviter d’être stigmatisées. Nous avons observé les lésions qui se trouvaient sur leurs corps et des instructions fermes ont été données concernant leur traitement. La prise en charge est entièrement gratuite et nous en avons également profité pour sensibiliser les pêcheurs. Cette maladie se manifeste par l’apparition de plaies sous forme de brûlures. La peau se détache comme lors de brûlures et il y a un échauffement », a expliqué le Dr Ibrahima Kankalabé Diallo, directeur préfectoral de la santé.