C’est un secret de polichinelle. A Lélouma, en général et plus particulièrement à Linsan Saran, l’environnement est fortement éprouvé surtout par les feux de brousse. Cette localité qui abrite la forêt classée de Nialama avec une superficie d’environ 10 mille hectares est, chaque année en proie, aux feux de brousse. Elle est de plus en plus agressée. Nialama perd progressivement de son splendeur et de certains de ces espèces qui y vivaient. Ces rivières tarissent. Les animaux sont devenus rares et les clairières se multiplient. Pourtant ce poumon vert de Lélouma est déclaré protégé depuis 1943 à l’époque de la colonisation, a appris Guineenews.
Face à toutes ces situations, Ousmane Bah, le chef section de la forêt et de la faune de Lélouma, conscient du danger prévient sur les risques liés à l’exploitation abusive de ce don de dame nature. « Vous savez, depuis la fin du contrat de cogestion de la forêt avec la communauté en 2016, des soucis sont enregistrés. A l’époque, c’était préserver et utiliser mais de façon très rationnelle. La biodiversité était vraiment très assurée. Toutes les commissions fonctionnaient normalement (…). Mais depuis 2016 tout ça a changé et les activités ont fortement régressé. Et comme vous le savez, la forêt classée de Nialama est entourée de 25 villages dont deux sont à l’intérieur. C’est l’ensemble de tous ces villages qui étaient impliqué dans cette cogestion. Du coup, les choses sont devenues très compliquées » , rappelle Ousmane Bah dès l’entame.
Poursuivant, le chef de section de la faune et de la flore ajoute que « le constat n’est pas du tout reluisant. (…) Bien qu’ à chaque année, nous procédons au reboisement de la forêt, mais le feu de brousse nous fatigue énormément. A cela s’ajoute la forte demande des zones cultivables avec l’augmentation de la population dans la localité. C’est ce qui d’ailleurs agit énormément sur la forêt. Notamment sur les chimpanzés. Actuellement, les chimpanzés sont vraiment agressés. Aujourd’hui, leurs habitats sont devenus de plus en plus rares et leur nombre a considérablement chuté. En 2015, on notait environ 200 chimpanzés et aujourd’hui ils sont moins d’une centaine. Et ceci n’est que purement statistiques. Car ces chimpanzés se déplacent énormément, » regrette notre interlocuteur avant d’ajouter de la rareté d’un certain nombre d’animaux et de certaines espèces d’arbres.
Pour faire face à cette fâcheuse situation, Ousmane Bah en appelle à la collaboration de tous et de chacun : « Je demande à chacun et à tous d’œuvrer dans le sens de la protection de cette forêt classée de Nialama ainsi que les animaux qui y vivent. Aujourd’hui c’est un énorme défi auquel nous sommes confrontés.
Depuis le renouvellement du contrat, des initiatives sont en train d’être prises et les activités reprennent petit à petit, confie Ousmane Bah pour conclure.
La préservation de la biodiversité dans la plus grande forêt classée de Lélouma doit être une priorité surtout à cette époque de réchauffement climatique.