Fête du 8 mars : Zoom sur le quotidien des femmes à déficience motrice à Mamou

Les femmes vivant avec un handicap moteur traversent des difficultés dans leur quotidien à Mamou. Celles vivant  dans la précarité sont appelées à quémander dans les rues pour subvenir à leurs besoins. Par contre d’autres exerçant une activité ont la difficulté d’accéder aux services.
Le relief de la ville de Mamou dominé par des collines constitue aussi un handicap de déplacement pour les personnes vivant avec une déficience motrice. Au niveau de la « cité des aveugles » une maison mise à la disposition temporaire des déshérités, des femmes vivant avec un handicap moteur y ont élu domicile.

Mamadou Djowo Bah vient de Dalaba, elle  témoigne « J’ai acquis cet handicap à ma jeunesse. Je suis mère de six enfants. Je m’occupe de leur scolarité. Mon mari n’a rien. Vous savez, ce sont des hommes qui n’ont rien qui marient des femmes comme nous. Je sors chaque matin pour quémander auprès des personnes de bonne volonté. Chaque jour a sa chance. Parfois j’obtiens de vivres. Dès fois, on me donne de l’argent. Mais la situation est dure actuellement. Pendant les séances de partages collectifs des vivres, les personnes valides s’imposent de force pour tout récupérer. Nous retournons bredouille. Après une journée de quête, ce sont mes enfants qui s’occupent de la préparation du repas et du linge« , explique t-elle.

Quant à Néné Mariama, elle dénonce la marginalisation dont elles sont victimes : « Périodiquement, des organisations nous invitent aux partages de dons. Mais sur les lieux, nous les handicapées puisque nous n’avons pas de force, ceux qui ont des pieds récupèrent tout avec force. C’est très décevant. Ici à Mamou, les autorités ne s’occupent pas de nous. Il n’y a aucun programme pour sortir de la précarité. La maison que nous occupons, c’est un vieux « Dougouti » qui nous a autorisé d’y rester« .
Pendant que plusieurs femmes se sont données rendez-vous ce vendredi 8 mars pour la célébration de la journée internationale des femmes, des femmes vivant avec un handicap, elles prennent d’assaut les devantures des mosquées pour quémander de l’argent aux fidèles musulmans.