Kahiry Rox, un modèle d’entrepreneuriat social

A Lambagny, dans la banlieue de Conakry, une entreprise de déco-recyclage dénommée Kahiry Rox confectionne des pouffes à base de pneus recyclés, des tables basses, des vases de fleurs. Tout ceci à partir de bouteilles recyclées, et bien d’autres accessoires de décoration de maisons, bureaux et autres espaces.

Aïssatou Traoré, la vingtaine revolue, est la fondatrice de cette entreprise. Généralement les articles de Kahiry sont confectionnés sur commande. Cette collaboration se fait avec des entreprises privées et publiques ou des particuliers, qui aménagent leurs espaces respectifs.

Le chiffre de ses ventes varie entre 10 pouffes au minimum et une vingtaine au maximum dans le mois, voire 4 à 6 commandes.

« L’utilisation des pneus recyclés est choisie expressément pour non seulement sa résistance mais aussi c’est une façon de préserver l’environnement, en diminuant l’utilisation des bois comme matière première dans la confection des pouffes », nous a confié Aissatou Traoré, la fondatrice de Kahiry Rox.

« De tous les déchets qu’on a, le pneu est le plus dur et lui il peut prendre des années à se décompresser voire jamais. Donc je me suis accentuée sur les pneus pour pouvoir diminuer son taux d’exposition dans les rues de notre capitale, en même temps les embellir, pour faire profiter d’autres personnes, tout en protégeant l’environnement», explique notre interlocutrice.

Avec un chiffre d’affaires qui tourne autour de 5 à 10 millions le mois, la fondatrice de Kahiry Rox ambitionne d’aller au-delà de cette recette. Cette entreprise emploie 3 personnes, directement et 2 autres qui constituent des appuis extérieurs. Aissatou Traoré fondatrice de Kahiry Rox dit rencontrer de difficultés dans son métier.

« Beaucoup de gens pensent que les pneus sont ramassés, donc les pouffes ne doivent pas être chers. Mais ils oublient que derrière, il y a tout un tas de dépenses à faire pour atteindre le produit fini, sans oublier le travail abattu. Les pouffes sont entre 100 mille et 700 mille l’unité, selon le format, le modèle et la taille. On est souvent confronté à cette incompréhension », reconnait-elle.

Aissatou TRAORE estime qu’au-delà de la crainte d’entreprendre, avec les risques et autres difficultés qui constituent des obstacles, c’est la détermination qui prime. Bien qu’elle reconnaît tout de même que le début n’est pas aisé. Son ambition est de se surpasser et agrandir son entreprise, pour ensuite employer plus de jeunes. Une manière pour elle de contribuer à diminuer le taux de chômage dans le pays.

Fatou Kébé