KINDIA: Ibrahima Kalil Diallo menacé de mort…

Ibrahima Kalil Diallo, cultivateur, est aujourd’hui sans-abri, depuis la destruction de ces maisons, engins roulants et sa plantation le 18 mars dernier dans le district de Koliagbé, relevant de la sous-préfecture de Friguiyagbe, situé à 15km de la préfecture de Kindia. En longueur de journée, il reçoit des menaces de mort de la part des citoyens de cette localité.

Visiblement inquiet de cette situation, Ibrahima Kalil Diallo qui s’est confié au micro de notre correspondant régional, a alerté l’opinion nationale et internationale sur le sort de sa famille, car il ne sait plus à quel saint se vouer. Selon lui, sa vie est désormais en danger.

‘’C’était en 2018 qu’un certain Elhadj Abou, réclamait que notre plantation de 84 hectares appartient à leurs grands parents et qu’il veut récupérer à tout prix. Depuis lors, c’est des menaces d’y séjourner là-bas, menaces de mort contre moi et ma famille. Hier dimanche, le président du district de koliagbé, Elhadj Abou et les jeunes ont tenu une réunion à laquelle ils ont pris une décision de la reprise de notre plantation et que ça les appartient maintenant. Le président m’avait également appelé en m’informant qu’ils ne vont pas enterrer Naby seul (ce dernier était en prison après son jugement pour destruction de mes plantes et qui, finalement, a rendu l’âme à l’hôpital régional de Kindia le 17 mars), sauf avec moi ensemble. Donc, j’ai sollicité les services de la gendarmerie régionale pour une question de sécurité, mais celle-ci n’était venue qu’à partir de 14heures. Et Entre-temps, le président du district et Elhadj Abou ont dépêché les jeunes d’aller chez moi pour détruire tout ce que j’ai, à savoir : mes six maisons, mes quatre voitures, ma plantation, les engrais et même mon chien, ils n’ont pas épargné, les faits se sont passés le 18 mars.

Après tout ça là, aujourd’hui, c’est ma vie qui est menacée et l’interdiction de rentrer dans mon village moi et mes frères, parce que ça sera notre mort ou la fin de notre existence. Donc, pour éviter cela, je suis obligé d’être entre Conakry et Kindia ville et fuir mon village comme un bandit’’, s’inquiète-t-il.

Poursuivant, notre interlocuteur revient sur la genèse de l’acquisition de la dite plantation. Selon Ibrahima Kalil Diallo, ce domaine a été obtenu légalement par son défunt père. ‘’Il y a eu trois jugements sur cette affaire, deux à Kindia avec des procureurs différents et une à la cour d’appel de Conakry où ma famille a remporté ces procès. Donc, C’est un domaine de 84 hectares qui appartenait à M. Vest, qui a vendu à M. Drewons, lui aussi à son tour a vendu à Michael un Libanais, qui, son tour aussi a vendu à Baïdigué et Baïdigué également a vendu à mon père vers les 1954. C’est une plantation qui a été créée depuis 1934. En ce moment, le district de koliagbé n’était même pas créé ou fondé. Et après la colonisation, il n’y a jamais eu une décision de ramener cette plantation dans le patrimoine des communautés ou de l’État’’, a-t-il expliqué.

Tous les yeux d’Ibrahima Kalil Diallo sont maintenant fixés vers le tribunal de première instance de Kindia, qui est le seul à pouvoir lui rendre justice, afin de récupérer l’héritage laissé par son défunt père.

‘’On a porté plainte à justice, mais jusqu’à présent, on n’a pas eu gain de cause. Alors, tout mon espoir et ma force reposent sur Dieu et la justice. C’est la justice mon dernier espoir, car je ne sais plus quoi faire, j’ai perdu tous mes biens, ma plantation a été détruite et maintenant, ils me menacent de mort avec mes frères, en nous interdisant d’être chez nous à Koliagbé. Là où je suis né, j’ai grandit, construit, épousé deux femmes et eu des enfants, qu’ils m’interdisent de ne plus mettre pied là-bas. Vraiment, je sais pas quoi faire ou dire. J’ai engagé un avocat et on a pris un huissier qui est en ce moment à l’évaluation des dégâts. Mais à vrai dire, jusqu’à présent, ça traine au niveau de la justice par la lenteur de la procédure. Et aujourd’hui, je suis seul, abandonné par les autorités, car depuis lors, personne ne m’a appelé pour me demander où en sommes ou me rencontrer pour s’enquérir de la réalité des choses. Ni le gouverneur ni le préfet ni et non plus le maire ne l’a fait’’, a-t-il déploré.


Depuis Kindia, Amara dji SYLLA, pour Lerevelateur224.com.

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