Le 29 mai 2024 – Une mission conjointe de la FAO, du PAM, de la CEDEAO et des Nations Unies s’est rendue à la tête de source du fleuve Sénégal pour constater l’état de dégradation avancé des sources du fleuve Bafing, affluent du fleuve Sénégal. Cette visite de terrain a permis de souligner l’urgence de prendre des mesures concertées pour protéger ce massif montagneux, véritable château d’eau de l’Afrique de l’Ouest.
Le Massif du Fouta Djallon, source de plus de 8 000 cours d’eau, nourrit en eau potable et irrigation une grande partie de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, les activités humaines, conjuguées aux effets du changement climatique ont entraîné une dégradation importante des sols et des ressources en eau. L’érosion, l’ensablement et la déforestation menacent gravement la pérennité de cet écosystème vital.
Un appel à l’action
Face à ce constat alarmant, les membres de la mission conjointe ont plaidé pour :
• La mise en œuvre de programmes de gestion durable des ressources naturelles : reboisement, agroforesterie, lutte contre l’érosion, etc.
• Le soutien aux populations locales : développement d’activités génératrices de revenus, renforcement des capacités, etc.
• La mobilisation des ressources financières : pour la mise en œuvre de projets concrets de protection et de valorisation du massif.
Un engagement fort des Nations Unies
Lors de leur visite de terrain, les membres de la mission conjointe ont été stupéfaits de découvrir la source du fleuve Bafing, complètement asséchée. Cette situation alarmante met en lumière l’urgence de prendre des mesures concertées pour protéger l’ensemble du Massif du Fouta Djallon. Dr Gouantoueu Robert Guei, Directeur sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest explique : « Nous avons appris qu’à cause de l’érosion et de l’ensablement, l’eau ne sort plus de la source principale. Qu’en bas de la source le sable est mouvant et est très profond. Malgré cette situation, le fleuve est toujours alimenté même es saison sèche. Cette situation nous interpelle sur la nécessité impérieuse de préserver la biodiversité dans les zones habitées et de protéger l’intégralité du massif. Il est crucial de mettre fin aux activités humaines qui nuisent à la biodiversité et de reconvertir les populations vers d’autres activités génératrices de revenus, notamment grâce à l’aménagement des plaines ».
En plus des mesures urgentes de protection, il est essentiel de promouvoir la sensibilisation et l’éducation des populations locales à l’importance de la préservation de l’environnement. La mobilisation collective et l’engagement de tous les acteurs permettront de relever ce défi crucial et de préserver le Massif du Fouta Djallon pour les générations futures.
M. Abdoulaye Mar Dieye, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le développement au Sahel a réaffirmé leur engagement à soutenir les efforts de protection du massif. Il a annoncé la mobilisation prochaine de l’ensemble du système des Nations Unies pour répondre aux besoins urgents de la région. « On a vu la dévastation de l’environnement par le changement climatique et surtout par le fait de l’homme. C’est injuste de demander aux populations riveraines de s’en occuper, à la Guinée de s’en occuper. Le massif du Fouta Djallon est un bien mondial. Je vais mobiliser l’ensemble du système des Nations unies pour répondre aux besoins que nous avons ici. On va amener l’ensemble des partenaires techniques et financiers à investir dans ce bien mondial qui dépasse le cadre de la Guinée ».
Quel rôle la CEDEAO doit-elle jouer pour la gestion intégrée des ressources du massif du Fouta Djallon? Mme Massandjé Touré-Listé, Commissaire aux Affaires économiques et à l’Agriculture de la CEDEAO, souligne la nécessité d’une action concertée et multidimensionnelle de la part de l’organisation pour préserver le Massif du Fouta Djallon, un château d’eau vital pour l’Afrique de l’Ouest. Face à la dégradation avancée des sources du fleuve Bafing, affluent du fleuve Sénégal, et aux menaces qui pèsent sur l’ensemble du massif, la CEDEAO « réaffirme son engagement à jouer un rôle de premier plan dans la gestion durable de ses ressources naturelles. C’est un problème qui dépasse le cadre de la Guinée et il était impératif que la CEDEAO apporte sa pierre à l’édifice ».
Le projet Massif du fouta djallon a permis aux communautés locales de réaliser des travaux d’aménagement de bas-fonds, de reboisement et de lutte contre l’érosion. Les bénéficiaires ont également reçu du matériel agricole et des formations pour améliorer leurs pratiques culturales. Ces actions ont permis d’accroître la production agricole et de renforcer la sécurité alimentaire des populations.
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