L’histoire pathétique de Victor Koulémou : ‘’Ce que mon frère m’a fait, c’est impardonnable’’

De l’espoir au désespoir! C’est une affaire de fortune qui a opposé deux frères de même père et mère qui vivaient à Koulé, leur village natal, relevant de la préfecture de N’Zérékoré. Il s’agit de Victor Koulémou qui, après le décès de leurs parents, est allé en Suisse en aventure, afin de sauver son frère et ses sœurs.

Durant tout son temps en occident, il a pu amasser une fortune évaluée à un (1) milliard GNF qu’il envoyait à son frère Augustin Koulémou qui était au village. Malheureusement, ce dernier finira par gaspiller tout. Victor retourne au pays pour voir ce que son frère a mis en place. Conscient du travail qu’il a effectué, Augustin Koulémou tire une balle sur l’épaule de Victor en cours de route pour Koulé et va célébrer cette soirée, parce qu’il pensait avoir tué son frère.

Sorti de cette douleur, Victor Koulémou, interrogé lundi 3 juin 2024, par notre correspondant régional basé dans la capitale de la région forestière, est revenu sur sa mésaventure.

‘’C’était vers 2014, je vivais en Côte d’Ivoire. Mon jeune frère est venu me rendre visite pour une période. Entre-temps, on a appris la triste nouvelle du décès de nos parents. Comme j’avais un programme de voyage sur l’Europe et que dans la famille, il n’y a que lui et moi qui sommes des garçons, les 4 autres sont des filles, j’ai donné un peu d’argent à mon frère d’aller s’occuper de la situation. Comme ça, j’ai continué en Europe et il s’est rendu au village.

Etant en Europe, j’avais vraiment confiance en mon frère. Donc, je lui donnais tout ce que je gagnais. J’ai réussi à l’envoyer une somme d’un milliard de nos francs. Cette somme est composée comme suit: 5 voitures, plus 500 millions de francs guinéens et 3 parcelles de 40 millions chacune qu’il devrait acheter ici à N’Zérékoré. Voilà que Augustin a utilisé cet argent comme il a voulu, pas comme je lui ai dit.

Un jour, j’ai décidé de rentrer, parce que j’avais compris ce qu’il faisait. Il a utilisé l’argent, les voitures et il a même changé de femmes une, deux trois fois. Après tout, mon frère a décidé de mettre un terme à ma vie, parce qu’il gaspillait mon argent. Chose que je n’ai jamais imaginé.

Quand je suis rentré à Conakry, il a d’abord commencé à empoisonner la boisson que je devrais prendre, parce qu’il avait compris que j’étais frustré, mais j’ai refusé de boire avec eux. Du coup, il est sorti avec l’une de ses copines. Un peu de temps après, c’est la fille qui vient s’asseoir à côté de moi pour me dorloter, afin que je puisse boire du vin. Je me suis levé pour rejoindre ma chambre jusqu’au petit matin. Le lendemain, je lui ai dit que je dois retourner en Côte d’Ivoire pour faire mes courses. Son premier coup a échoué.

A mon retour, mon frère m’avait dit qu’il était à Conakry pour dédouaner une voiture que je l’avais envoyée depuis la Suisse. Je l’ai appelé à 8h pour venir me chercher à 10h, je vois mon frère. Ça m’a paru étonnant. Comment quelqu’un peut quitter Conakry à 08h et être à Koulé à 10h?

Quand il est venu, j’avais le franc CFA, donc, je lui ai dit d’aller échanger à Lola. Quand on revenait, j’ai dit à Augustin de me montrer les parcelles qu’il a achetées. Il m’a montré une parcelle, mais je n’ai pas cru à ça. Parce que rien ne prouvait que c’était pour moi. On a continué notre chemin pour Koulé. A la rentrée, mon frère gare la voiture. J’ai dit on est presque rentré, pourquoi tu gare encore? Ça, c’était entre Pamporé et Koulé à 17h. J’ai dit c’est pas bon, même s’il s’agit de prendre la douche, on a des toilettes à la maison. Il me dit que non c’est très urgent il faut qu’il le fasse. Il rentre en brousse. En tout cas, je ne savais pas si mon frère avait une arme sur lui, c’est ce qu’il chargeait. Après, il ouvre le coffre, il rentre par là-bas. Je lui demande que cherches-tu? Il dit je cherche un truck. Je m’assois en train de manipuler mon téléphone. Tout d’un coup, mon frère tire sur moi. Je lui demande que s’est-il passé? Il me pose la même question. Je me lève pour aller vers lui, il court pour tourner vers l’autre côté de la voiture. Je m’approche de lui, je vois qu’il a une arme calibre 12 en train de recharger. Et je touche mon dos, c’est du sang qui coule. C’est là que j’ai compris qu’il avait tiré sur moi, rapidement j’ai pris la fuite et il m’a poursuivi, mais impossible. Lui aussi, il a pris la voiture pour rentrer à Koulé.

Arrivé au village, il a ramassé tous les téléphones avec les sœurs pour qu’au cas où j’appelle pour donner ma position, qu’il puisse connaitre, afin de venir m’achever et heureusement, c’est un ami d’enfance que j’ai appelé pour l’expliquer et ce dernier a informé le village. Pendant ce temps, Augustin a pris mon argent, on venait de faire la monnaie 13 millions 500 mille francs guinéens, en train de boire avec ses amis, parce que comme il m’a tiré dessus, de 17h à 20h, il m’a pas vu, il a réussi sa mission. Je suis resté dans ma cachette jusqu’au matin. C’est quand les gendarmes sont allés l’arrêter, que je suis allé à l’hôpital pour qu’on extrait les grains de balle. Parce qu’aucune balle ne m’a dépassé’’, a relaté Victor Koulémou

Jusque là, poursuit-il, ‘’il y a plusieurs grains de balles dans mon corps, parce que de l’hôpital en passant par la pharmacopée, ils n’ont pas pu extirper tout. Même en Suisse où j’ai été pour les mêmes soins, impossible. Ce que mon frère m’a fait, je ne vais jamais pardonner jusqu’à mon dernier souffle’’, a scanné Victor Koulémou

Il est important de préciser que l’affaire a été transférée au tribunal de première instance de N’Zérékoré, où Augustin Koulémou a été reconnu coupable des faits et condamné à 15 ans de réclusion criminelle avec une période de sureté de 10 ans et au paiement de 15 millions de francs guinéens d’amande.

 

Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.

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