L’huile rouge: l’or rouge de Lola, un trésor guinéen au goût exquis et reconnu au-delà des frontières

L’extraction de l’huile rouge est l’une des activités très prisées par les femmes et les hommes en cette fin de saison sèche, permettant à de nombreux paysans de satisfaire leurs besoins en termes d’achat de produits agricoles.

C’est une activité lucrative pour la communauté forestière, exécutée à la fois par des femmes et des hommes. Les hommes grimpent en majorité les palmiers sauvages pour que les femmes ramassent les régimes et les noix. Cela fait partie de la tradition de cette préfecture située à plus de 1000 kilomètres de la capitale, une zone de production agricole et d’huile rouge dont plusieurs bidons sont exportés vers d’autres régions du pays ainsi que vers certains pays voisins avant la suspension des échanges. Mars et avril sont les mois de la traite et de l’extraction d’huile rouge en Guinée forestière, et précisément à Lola, où le prix varie entre 110 000 et 120 000 francs guinéens le bidon de 20 litres.

Interrogé, Nowai Sonozara affirme que « depuis le début du mois de mars, la production a augmenté. Avec la chaleur, le palmier donne assez d’huile par rapport à l’harmattan. S’il y a de la fraîcheur, l’huile ne donne pas assez, c’est la différence entre les deux périodes. Actuellement, dès le matin, les garçons vont à la récolte avec leur ceinture pour couper des régimes de palmes mûrs. Chez nous, les jeunes peuvent couper jusqu’à 100 régimes de palmes. Nous ramassons, puis nous enlevons les graines des régimes et on les laisse reposer pendant une semaine avant de venir enlever les graines charnues sur les régimes pour les envoyer au lieu d’extraction. Ensuite, on les met au feu pour les cuire, puis on les pile dans un trou. Mais aujourd’hui, après cela, on les envoie à la machine presseuse pour les piler. Les pâtes que nous obtenons sont mises dans un bassin pour être lavées et débarrassées des sons. C’est cette pâte que nous utilisons pour la cuisson, que nous bouillons soigneusement. Une fois cuite, l’huile monte en haut et l’eau reste en bas du baril. Avant, nous mettions des feuilles sur les palmes au feu, aujourd’hui ces feuilles ont disparu et nous sommes déracinés aujourd’hui. »

« Avant, la production d’huile rouge n’était pas facile. Il fallait beaucoup d’efforts pour les femmes. Pour extraire 50 régimes, il fallait plusieurs jours. Mais aujourd’hui, une seule femme peut extraire 100 régimes en une journée grâce à l’avènement de la machine presseuse. Aujourd’hui, il est facile d’extraire l’huile rouge partout dans la préfecture de Lola. Je ne crois pas trop au secret que les gens évoquent pour obtenir de l’huile », affirme cette dame.

« Les machines presseuses ont grandement contribué à la production d’huile rouge. Mais avant, nos efforts étaient la récompense de notre travail », a relevé Lucie Doré. « Aujourd’hui, nous dépensons plus qu’hier dans l’extraction de l’huile rouge. Après l’extraction, il faut donner 8 litres au propriétaire. »

Selon Seny Doré, « l’huile rouge de Lola provient principalement des palmiers naturels. Elle est reconnue au-delà des frontières guinéennes. Chez nous, les huiles ne sont pas mélangées avec d’autres produits comme ailleurs. C’est pourquoi il y a une forte demande. L’huile produite à Lola est exportée partout en Guinée pour la consommation. Avant, les clients venaient de la Côte d’Ivoire et du Mali. J’ai plusieurs clients qui apprécient l’huile de Lola pour son goût. Ceux qui paient pour l’envoyer à Abidjan félicitent notre huile locale. »