Lola : une campagne de sensibilisation des riverains du Mont Nimba sur les méfaits des feux de brousse et du braconnage 

La Mairie de N’Zoo a accueilli le mardi 5 mars 2024 une rencontre qui s’est tenue dans le cadre du projet de la protection des Monts Nimba. Ce projet a été financé par la Banque Mondiale dans le cadre du Projet de Gestion des Ressources Naturelles, Minières et de l’Environnement (PGRNME). Cette rencontre a connu la participation des cadres du CEGENS, des autorités locales, des présidents des districts et secteurs de N’Zoo.
Après le souhait de bienvenue du Vice-maire de N’Zoo Mamadi Diakité, il s’est ensuite exprimé en ces termes : »nous sommes très heureux aujourd’hui de l’arrivée de cette mission. Si nous protégeons les Monts Nimba, ça va dans notre intérêt. Mais comment protéger les Monts Nimba ? Si on ne sensibilise pas les gens, ça ne serait pas facile. Il faut sensibiliser pour que N’Zoo soit protégé, que la forêt soit protégée et pour qu’on puisse bénéficier de l’intérêt. Les gens ont quitté la forêt. Alors il faut leur chercher des emplois ou des activités génératrices de revenus. Il faut un appui aux groupements pour empêcher les gens de rentrer dans la réserve », a-t-il dit.
C’est le conservateur en chef des Monts Nimba, lieutenant Maoro Zoumanigui, qui a présidé cette rencontre. Dans son discours, il a souligné que « les statistiques environnementales nous aident à mieux comprendre l’état de notre environnement, les tendances et les problèmes. Ce matin, nous avons tenu une réunion d’échange avec la communauté et les autorités de N’Zoo. C’est par rapport aux activités du Projet de Gestion des Ressources Naturelles, Minières et de l’Environnement. Cet échange a été fructueux dont chaque partie a donné son point de vue par rapport à la problématique de la conservation des Monts Nimba.
Nous avons discuté du respect des limites des Monts. Aujourd’hui, nous faisons des constats à travers des patrouilles et des visites de terrain. Nous constatons qu’à certains endroits, les gens mettent en place des plantations qui dépassent les limites des aires centrales. Notre objectif, c’est de les sensibiliser, de les ramener à la raison. C’est un patrimoine qui appartient non seulement à la Guinée mais, aussi, à l’humanité entière.
Nous avons parlé des feux de brousse surtout, de ceux de cette année. Il y a eu un feu qui a secoué tous les acteurs et toutes les parties prenantes des Monts Nimba. Nous étions tous mobilisés sur le terrain pour chercher des voies et moyens d’éteindre ce feu.
Nous avons parlé du braconnage et de l’incursion dans la réserve de certains braconniers qui viennent d’ailleurs. Les gens viennent des villages qui sont très loin de la réserve avec la complicité de certaines personnes vivant dans les villages riverains, pour pénétrer dans la forêt et tuer les animaux. A cet effet, nous avons échangé avec les autorités.
Il y a le cas de la carbonisation qui est devenue une coutume pour certaines personnes qui viennent faire le charbon et le transporter dans des véhicules, c’est une chose que nous déplorons. Nous demandons aux communautés et aux responsables d’intervenir auprès de leurs populations pour les sensibiliser à éviter ces genres de comportement », a-t-il souligné.
Danian Camara, participante à la rencontre, appelle la population de N’Zoo à éviter les feux de brousse. « Tout ce que les gens ont dit ce matin, c’est vrai. Seulement, je propose un comité villageois de lutte contre les feux de brousse. Nous demandons aux organisateurs de venir en aide aux déguerpis des flancs des Monts Nimba. »
Pour sa part le Sous-préfet de N’Zoo, le Commissaire de police Balla Oularé, s’est aussi exprimé sur cette situation préoccupante : « je suis très émerveillé de cette rencontre qui a été instructive avec de bonnes idées proposées. Les mesures proposées, c’est des mesures à prendre et à exécuter. Le braconnage, l’utilisation abusive des herbicides, les feux de brousse et la carbonisation doivent être pris au sérieux. Pour éviter les dommages et nous allons mobiliser la communauté à respecter ce que la loi dit », a-t-il conclu.