
Comme indiqué dans notre précédente dépêche, la ville de Mamou s’est réveillée ce jeudi 18 avril 2024, avec la triste nouvelle rapportant le décès d’un motard, derrière la cour d’une boîte de nuit appelée Baffing Bar.
Alors que les conducteurs de motos-taxis sont partagés entre indignations et tristesse, Mamadou Adama Diallo, témoin oculaire des faits, relate la scène digne d’un film d’action et d’horreur.
‘’C’était hier nuit, j’ai été déplacé par un client pour venir à la boîte Baffin Bar. J’ai vu trois (3) personnes qui sortaient dans la boîte pour emprunter une moto-taxi. Et le motard (la victime) a demandé qui veut partir ? Les trois personnes ont tous répondu qu’ils veulent aller mais ensemble. Mais entre-temps, ils se sont dit que s’ils arrivent à destination, ils vont descendre pour prendre la fuite. Mon ami motard a entendu cela, il a refusé. C’est ainsi qu’ils sont donc venus se saisir de lui par force pour qu’il les envoie.
De tiraillement en tiraillement, ils n’ont pas pu. Au dehors, il y avait 25 conducteurs de motos-taxis qui étaient là-bas. Mais personne n’a porté secours à mon ami. Les bandits l’ont frappé là-bas, bastonné, mais aucun motard ne s’est interposé. Au sortir, moi j’ai vu trois bandits, deux d’entre eux avaient les ciseaux et l’autre détenait le couteau et c’est ce dernier qui l’a poignardé au niveau de son cœur. Les 25 motards qui étaient là-bas ont vu l’acte, mais ils ont pris leur moto pour fuir.
Lorsqu’ils (bandits) l’ont poignardé, ils ont fuit. Moi je suis venu le prendre pour l’évacuer à l’hôpital. Je me suis mis là-bas à chercher un autre motard, celui que j’ai finalement trouvé, celui-ci m’a dit que si je ne paye pas l’argent, il ne va pas l’envoyer à l’hôpital. Étonné de cette réponse, j’ai dit d’accord, je vais payer. Ainsi, j’ai embarqué le blessé, on l’a envoyé à l’hôpital régional de Mamou.
Ensuite, j’ai dit aux mêmes devant lesquels l’acte s’est passé et qui étaient revenus, de s’ajouter à moi pour pourchasser les bandits. Ils m’ont clairement dit qu’ils sont sortis pour travailler et chercher de l’argent et non pour rattraper les bandits. Seul dans cette situation tragique, j’ai décidé alors de pourchasser les bandits, puisqu’ils avaient pris la destination d’une école de santé non loin de la même boîte de nuit Baffing Bar.
Comme je courais, ils se sont cachés quelque part dans les environs, je suis venu les dépasser sans le savoir, ils ont pris un caillou, il m’ont cogné. Au moment où je me tordais de douleur, l’un d’entre eux est venu rapidement pour me poignarder, j’ai compris ça, on s’est engagé dans un violent combat, il m’a poignardé aux épaules, mais je portais un pull, ça n’a pas fait d’effet majeur. Dieu faisant les choses, je lui ai fait tomber à terre, un autre est venu vers moi, mais celui-là n’avait pas d’armes, puisqu’ils les avaient jetées en prenant la poudre d’escampette. Lui, il s’est emparé de mon téléphone que je viens d’acheter pour fuir avec.
Maintenant, celui que moi j’ai pris, j’ai donné un violent coup de pied à son ventre. Après, j’ai pris le couteau pour lui menacer en lui disant que s’il tente de fuir, je vais le tuer. Mais s’il reste tranquille, je ne vais pas le tuer. Ce combat là s’est passé dans la forêt. Je l’ai neutralisé là-bas. Ensuite, je l’ai envoyé jusqu’au bord du goudron, j’ai demandé à mes camarades motards de me venir en aide, mais ils ont catégoriquement refusé de m’aider. C’est quand ils ont appris que le blessé que j’ai évacué à l’hôpital qui est mon ami a succombé, qu’ils sont venus m’aider maintenant pour envoyer le bandit à la gendarmerie. Tout ce que je vous explique comme ça, ça c’est passé vers 4 heures.
Pour l’hôpital, d’abord quand nous sommes arrivés, j’ai dit aux docteurs pour des cas d’urgence pareils, de s’occuper immédiatement du blessé. Mais ils se sont mis à demander où sont ses parents ? Qui va payer ? Et finalement, tous les efforts qui ont suivi après ont été vains. La victime a rendu l’âme. Il s’appelle Alpha Oumar, c’est un motard. Son corps est à la morgue présentement’’, a-t-il relaté.
Depuis Mamou, Ibrahima Molota SOUMAH, pour Lerevelateur224.com.
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