Les enfants guinéens n’ont jamais vécu tous, de toute leur vie, libres, en toute confiance et sécurité dans leur pays d’origine, de naissance et de coeur, aussi, malgré tout. On n’est jamais mieux que chez les autres comme si la vie de nommade d’un ailleurs à un autre dans l’errance et le désarroi vaut mieux que la qualité de citoyen, chez nous, un enfer promis à tous, qui laisse ses portes ouvertes à chacun. Comme s’il n’y avait pas assez de places chaque fois pour tout le monde pour que tous se retrouvent en même temps sous le même toit, hereux et épanouis, les uns refusent de croiser le chemin des autres, parce qu’ici, la culture, c’est d’exclure et réprimer, l’esprit n’est pas d’encourager à cohabiter ni de s’employer à rassembler. Le malheur, ce sont les autres, l’ennemi se retrouve en chacun. Alors, c’est la chasse à l’homme qui nous ressemble et rassemble, ne résiste pas au temps et à la tentation des hommes comme les coups d’Etat rétablis dans leurs droits en de maintes endroits.
Tout au long de l’histoire, régime après régime, les Guinéens pour certains sont retenus chez eux, pour d’autres sont poussés à un exil forcé. Des otages de l’intérieur qui voient de loin des bannis à l’extérieur. Chacun vit dans l’angoisse du quotidien et la rage d’injustices essuyées. Chacun ronge ses freins, en attendant de meilleurs jours qui n’arrivent jamais ou lorsqu’ils s’annoncent disparaissent aussitôt dans la nuée des illusions perdues, du nouveau martyr imposé à tous, à tour de rôle ou à la fois. Tout se passe comme si les meilleurs fils sont destinés à être l’agneau de sacrifice des rebuts de la société, sont appelés à servir de trophée de guerre aux prédateurs. Pour combien de temps encore ? Il est préférable de ne pas vivre que de s’obliger à subir la loi des médiocres, la tyrannie de bouffons et de courtisans, trop sûrs d’eux pour douter de l’avenir et avoir peur du retour de bâton. Et, pourtant, ça finira par arriver. Comme pour d’autres avant. Tout ce qui commence s’achèvera tôt ou tard dans l’honneur ou le drame en fonction des choix que l’on fait, des personnes dont on s’entoure.
D’hier à aujourd’hui, en espérant que demain sera bien différent et aura meilleur goût, notre patrie a tout l’air d’un terreau où pousse en toute saison et en abondance, la canaille, de la racaille dont on peut revendiquer le droit de disposer des meilleures pépinières comme d’autres se vantent de ce qu’ils produisent le plus et le mieux ou ont comme avantages comparatifs.
Même si la tentation en est forte et les faits le laissent entendre, personne n’ose croire que la Guinée ne s’en sortira jamais et que le Guinéen est abonné aux malheurs, pour toujours.
Nous souffrons de nous laisser berner par moins méritants que nous, souffrons de nous détourner de la résistance nourrie de quelques sacrifices, nous payons le péché capital de toutes les trahisons oubliées, de toutes les incompétences pardonnées dans l’impunité garantie à tous et tout le temps.
Changeons maintenant pour changer enfin notre pays. Ne sommes-nous pas tous fatigués d’être réduits à la lutte pour la survie et à la condition de sous-hommes par des concitoyens qui ne peuvent prendre le dessus sur nous parce que nous sommes plus nombreux, plus intelligents et plus forts ?
Le courage nous mènera à la liberté qui nous rendra notre pays déboussolé et tous nos droits perdus, aujourd’hui
Debout, vaillants Guinèens, le pays vous le demande et l’histoire vous l’exige !
L’édito/lerevelateur224.com
L’article Notre patrie a tout l’air d’un terreau où pousse en toute saison et en abondance, la canaille est apparu en premier sur lerevelateur224.