Souleymane Gueye, président de l’Union des Producteurs d’Ananas et de Gingembre de Kissidougou : « Le réchauffement climatique et la divagation des zébus affecte la production d’ananas »

Notre rédaction locale de Guineenews à Kissidougou est allée à la rencontre de Souleymane Gueye, président de l’UPAG-K (Union des Producteurs d’Ananas et de Gingembre de Kissidougou ) en même temps membre du Conseil d’Administration de la Filière Nationale d’Ananas de Guinée (CAFNAG) pour un entretien. Il nous parle de l’évolution de sa structure, de la production d’ananas, des difficultés rencontrées.
Guineenews : Bonjour M. Gueye! Parlez-nous de l’évolution de votre structure dénommée UPAG-K ? 
Souleymane Gueye: Notre structure UPAG-K évolue à merveille.  Tout notre combat, c’était la reconnaissance de Kissidougou, comme une zone de production d’ananas par excellence. Heureusement, c’est ce qui a été concrétisé le mois passé par le Conseil d’Administration de la Filière d’Ananas de Guinée. Tout récemment,  les représentants de cinq(5) préfectures statutaires du Conseil, à savoir Kindia, Forécariah, Coyah, Dubréka et Kissidougou se sont retrouvés à Kindia pour créer l’IFAG ( Interprofession de la Filière d’Ananas de Guinée ). Cela veut dire qu’on a une filière nationale dans la  gestion de l’ananas en Guinée.
Guineenews : On constate de l’abondance d’ananas à Kissidougou, est-ce qu’on peut dire qu’il y a eu une augmentation de la production ?
Souleymane Gueye: Au fait, l’abondance d’ananas dans les marchés de Kissidougou prouve à suffisance que les citoyens sont en train d’embrasser ce secteur. Vous savez, c’est un secteur de croissance économique. À l’heure là, il y a plus de producteurs qu’hier. Le nombre des producteurs a augmenté dans la préfecture de Kissidougou. Le premier recensement, on était au nombre de 350 mais au jour d’aujourd’hui, il y a plus de 1320 recensés.
Guineenews : Parlez-nous des difficultés rencontrées sur le terrain ?
Souleymane Gueye: Nos difficultés se trouvent à deux niveaux.  Premièrement, c’est le réchauffement climatique ou dérèglement climatique. La chaleur qu’on est en train de subir à l’heure là, c’est du jamais vu à Kissidougou.  Vous savez tout ça là a été occasionné à cause de la coupe abusive de bois, la culture sur brûlis, les feux de brousse et l’utilisation abusive des engrais et des herbicides. Tout ça là,  entraîne l’appauvrissement du sol et du sous-sol. Deuxièmement, c’est le cas de la divagation des animaux surtout les zébus d’origine malienne. Ces zébus là, ravagent tout sur leur passage. Quand vous regardez la convention sur la transhumance, Kissidougou ne fait pas partie du couloir de cette transhumance. La transhumance est différente de la sédentarisation. Mais les bouviers qui gèrent ces zébus sont sédentaires maintenant.  Normalement, ils devraient gérer seulement la transhumance. C’est pour cela que l’activité maraîchère a beaucoup baissé due à la présence de ces zébus. Ils gâtent souvent nos plantations.
Guineenews : À tout moment, nous constatons des plantations d’ananas brûlées en Basse côté, quelle lecture faites-vous de ce constat ?
Souleymane Gueye : Vraiment, c’est très déplorable. L’Etat doit prendre ses responsabilités pour mettre fin à ces actes criminels. Cette situation décourage les entrepreneurs et les producteurs d’ananas. L’Etat doit sécuriser et protéger les plantations, afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire dans notre cher pays.