Tentative d’enlèvement d’une dame à Kissidougou : deux militaires et un policier mis aux arrêts

Ce samedi 8 juin, deux militaires et un policier ont été arrêtés et conduits au commissariat central de police de Kissidougou pour ‘’tentative d’enlèvement’’ d’une jeune dame du nom de Mariame Kourouma.

Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Kissidougou, M. Mohamed Bama Camara, revient sur cette affaire qui défraie la chronique : « effectivement, ce matin, aux environs de 7 heures, j’ai reçu l’appel téléphonique d’une jeune dame nommée Mariame Kourouma, qui m’a laissé entendre que son grand frère, Fassouma Traoré, militaire de son état, était venu avec deux autres personnes pour l’enlever, destination inconnue. J’ai immédiatement contacté le commissariat central de police de Kissidougou pour qu’une équipe se rende sur les lieux. Malheureusement, ils ont constaté que la fille avait déjà été enlevée. Elle se trouvait déjà avec le Sergent Fassouma Traoré et ses amis. J’ai alors instruit la police de suivre leur trace. Ils les ont interceptés au niveau du quartier TP. Il y a eu des discussions entre eux, mais finalement, ils ont coopéré. La fille a été prise en charge par la police. Ces trois hommes, à savoir le Sergent Fassouma Traoré, l’Adjudant Youssouf Savané, un policier, ainsi que leur chauffeur, ont été conduits au commissariat central de police de Kissidougou. À l’heure où je vous parle, ils sont en train d’être auditionnés, y compris la fille. »

Parlant d’une décision rendue par le TPI, le Procureur précise : « Effectivement, tout est parti d’une décision de justice rendue au cours du mois de mars. Pour la petite histoire, le Sergent Fassouma Traoré avait porté plainte contre Mariame Kourouma pour des faits d’escroquerie portant sur un montant de soixante-dix millions de francs guinéens. Mariame avait été placée en détention provisoire. Ensuite, le procès a été organisé. À l’issue du procès, le Tribunal a rendu une décision de relaxe en faveur de Mariame Kourouma. Donc, Mariame a été libérée. Elle n’a jamais cessé d’interpeller mon parquet sur les menaces dont elle fait l’objet de la part de son grand frère, le Sergent Fassouma Traoré. Hier, vendredi, cette même jeune dame est venue à mon bureau pour dire que la situation était vraiment sérieuse, car son frère lui aurait dit de se rendre à Kissidougou. Je lui ai alors donné mon numéro de téléphone en lui disant de m’appeler au besoin. Et ce matin, elle m’a informé que son frère était là avec deux autres personnes pour l’enlever. »

Revenant toujours sur la genèse de cette affaire, le Procureur poursuit : « Il s’agit d’un montant de soixante-dix millions de francs guinéens destiné à l’achat d’une parcelle pour Fassouma Traoré. Ce montant, selon Mariame, a été détourné par un certain Marc Diawara, qui n’a pas encore été retrouvé. À sa sortie de prison, Mariame a automatiquement porté plainte contre Marc Diawara. Elle a été régulièrement entendue par la police. Et c’est hier, vendredi, que cette procédure a été transmise à mon parquet. Nous avons immédiatement saisi le juge d’instruction et nous sommes actuellement sur cette procédure. Fassouma est venu pour enlever Mariame Kourouma. »

Il convient de rappeler que Fassouma Traoré était en possession d’une arme et selon le procureur, les enquêtes sont en cours.