Le Général Sadiba Koulibaly, comme beaucoup de pêcheurs, invoquent Dieu pour expliquer ses déboires, de l’heure. Il s’est retrouvé à la barre face à la justice des Hommes, où d’autres qui ont perdu le pouvoir sont passés déjà, avant lui. Il était encore aux affaires et disposait de la vie des autres. Maintenant, il est à la portée de tous. Un revirement de situation inattendu qui donne à méditer sur les limites de la puissance humaine. Le pouvoir corrompt , “le pouvoir absolu, corrompt absolument”. En tout, il faut de la mesure et de l’alterité. Si non, on s’expose à l’ire des dieux. Tout ce que l’on peut faire aux autres, finit, par nous arriver, tôt ou tard. C’est pourquoi, il est dit qu’on a parfois le sort qu’on mérite et qu’il ne faudrait pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse.
Le Général déchu, qui n’est plus libre de ses mouvements comme les anciens dignitaires , depuis longtemps, est partagé entre le regret de n’avoir pas empêché quand il le pouvait les séquestrations et l’espoir d’un pardon généreux, nécessaire à expier ses fautes passées et originelles que beaucoup, sous l’emprise de rancœurs tenaces, ont du mal à oublier afin de compatir à ses malheurs, pleurer sa folle décadence. Il était loin d’imaginer que Dieu lui reserverait un sort aussi peu enviable après l’avoir élevé très haut dans la sphère de l’Etat. Puisqu’il ne faut pas rendre le mal par le mal ni se réjouir des malheurs de son prochain, en tant que croyant pétri d’humanité, doué de raison, il n’y a pas lieu d’accabler davantage un homme qui est à terre sans défense, abandonné à lui-même.
“Ce que Dieu a destiné à chacun arrivera”, enseigne-t-il. Même si c’est le fait des hommes, le malheur qui le frappe, que chacun, au fond de lui-même, déplore. Dommage qu’on ne baigne dans la foi que pendant les moments de fragilité et d’impuissance. C’est regrettable que l’humilité n’arrive que tard au milieu des épreuves. On se croit tous dotés de pouvoirs illimités dans l’espace et le temps qui nous mettent au-dessus des autres. Nos passions nourrissent en nous un sentiment de vanité et d’insouciance des lendemains incertains. La foi du charbonnier retrouvée après l’arrogance de la force est le destin réservé souvent, ici bas, aux princes et seigneurs d’un temps. Si l’histoire grouille d’exemples qui devraient inciter à la sagesse et à la retenue dans toutes les situations, les pauvres mortels que nous sommes tous, continuent de se comporter comme Dieu, invincible et éternel. Aucun d’entre nous ne voit jamais dans la fulgurance et l’éblouissement d’ascensions trompeuses et éphémères l’enfer des chutes à venir.
Ce n’est pas la faute à Dieu, c’est la conséquence des illusions de la vie.
Dieu a le dernier mot : il lui revient de récompenser le bien et d’arrêter le mal, en attendant le jugement dernier.
L’édito.
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